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Les Juifs dans le Vermandois .


Les juifs sont dans le Vermandois depuis la plus haute antiquité et de nombreux villes et villages comptent encore des rues de juifs . Leur recensement et leurs histoires sont malheureusement peu connus . Au 13ème et 14ème siècles, plusieurs écrits les évoquent . C'est le cas après 1321 dans le texte repris çi-dessous qui vient d'une époque de l'ancien régime . On sait aussi qu'à COUCY LE CHATEAU, une école tossaphiste, c'est-à-dire talmudique commentant les écrits du grand Rabbin RACHI, s'est illustrée dans sa communauté .
Encore nombreux avant la première guerre mondiale, ceux qui revinrent s'installèrent principalement à Saint Quentin où ils étaient encore nombreux dans les années 70 et très dynamiques dans les commerce et industrie.

Extraits
Les Juifs en Vermandois et Philippe Auguste

Les Juifs du Vermandois ; en latin Ager Veromanduensis ou Vermanduanus, le Vermandois est une région de la Picardie qui aujourd’hui comprend la Somme et l’Aisne.
Henri Gross dans son ‘’Gallia Judaïca’’ indique que cette région est citée dans le ‘’Divré Hayyamim’’. La ‘’Revue des Etudes Juives’’ signale la listes des taxes payées vers 1298-1300 par les Juifs du baillage de Vermandois. Au début de son règne, Philippe-Auguste se conduit comme un véritable chef de gang notamment lorsqu’il rançonne les Juifs de ses Etats. Jules Michelet dans son ‘’Précis de l’Histoire de France jusqu’à la Révolution française’’ reprend cette thèse et écrit : ‘’le premier acte de son règne fut de chasser et de dépouiller les Juifs. Les blasphémateurs, les hérétiques furent impitoyablement livrés à l'Église.

Les seigneurs qui vexaient les églises, eurent le roi pour ennemi. Enfin sa victoire de Bouvines passa pour le salut du clergé de France. Le monde civil se débattait alors entre l'Empereur, le roi d'Angleterre et le roi de France ; les deux premiers, ennemis du pape. Lejeune Philippe, roi à quinze ans, sous la tutelle du comte de Flandre et dirigé par Clément de Metz, son gouverneur et maréchal du palais, épousa la fille du comte de Flandre, malgré sa mère et ses oncles, les princes de Champagne. Ce mariage rattachait les Capétiens à la race de Charlemagne, dont les comtes de Flandre étaient descendus. Le comte de Flandre le rendait aura d’Amiens, c'est-à-dire la barrière de la Somme, et lui promettait l'Artois, le Valois et le Vermandois. Tant que le roi n'avait point l'Oise et la Somme, on pouvait à peine dire que la monarchie fût fondée. Mais une fois maître de la Picardie, il avait peu à craindre la Flandre et pouvait prendre la Normandie à revers. Le comte de Flandre essaya en vain de ressaisir Amiens, en se confédérant avec les oncles du roi. Celui-ci employa l'intervention du roi Henri II qui craignait en Philippe l'ami de son fils Richard et il obtint encore que le comte de Flandre rendrait une partie du Vermandois (Oise)’’

Certains comptes des impôts payés par les Juifs au roi dans les années 1298-1300 font penser qu’ils étaient établis en grand nombre dans le Vermandois, qui était alors une grande partie de la Picardie. On en dénombre ainsi à Roye, à La Fère, à Amiens, à Verneuil, à Mondidier, à Saint-Quentin, à Senlis et Pontoise. En 1299, Philippe-le-Bel imposa une nouvelle taille sur les Juifs : ‘’ De finatione seu tallia Judeorum ballivie Calvimontis. « Journal du trésor, fol. 5 v° ; du bailliage de Vitri, fol. 6 r° ; du bailliage de Vermandois, fol. 8 r°; de Paris, fol. 3 v°.Les revenus tirés des Juifs de France dans le domaine royal au XIIIème siècle étaient divisés en trois sortes : le Cens, les Amendes et les Sceaux. Les Cens étaient répartis entre les Juifs par un certain nombre de leurs coreligionnaires. Les Amendes étaient données pour des motifs que les comptes laissent ignorer. Quand aux Sceaux, ils étaient apposés sur les transactions entre Juifs et Chrétiens, et leur apposition donnait lieu à la perception d’un droit au profit du Trésor. Outre les Rouelles, il faut ajouter aussi les confiscations et les délits commis aux foires, les faux, les violences envers les agents de l’autorité royale et les paiements faits au roi de sommes dues aux Juifs et entachées d’usure. La perception de ces différents impôts exigeait une administration spéciale. Le roi dut choisir, dès cette époque, des notables juifs qui furent chargés de la levée des impôts chez leurs coreligionnaires : les Parnassim (Syndics) et les Gabbayim (Trésoriers). On peut dresser pour un certain nombre de bailliages, la liste des intermédiaires juifs qui durent disparaître d’ailleurs vers 1301 car ils ne figurent plus dans les Comptes du Trésor pour cette année.

Pour Amiens, il y avait Joucet de Pontoise et Jacob de 42 Flessicourt et à Gisors : Michel le Juif de Verneuil. Dans le livre du Crédit Juif en Picardie à l’époque de Louis X, les localités suivantes sont citées : - Laniscourt - Laon - Crépy-en-Valois - Besny-et-Loisy - Ribemont - Sissy - Saint-Quentin - Vermand - Grougis - Esquielles-Saint-Germain - Hauteville - Origny-Sainte-Benoît


 
Autre extrait
Vous savez, Monsieur, que parmi  les prétextes plus ou moins spécieux mis en avant pour chasser les Juifs de France et s'approprier leurs biens, un des plus célèbres est l'imputation dirigée contre eux en l'année 1321, d'avoir, à l'instigation des soudans de Grenade et de Tunis, et de concert avec les lépreux, empoisonné les puits et les fontaines. Un grand nombre, d'entr'eux payèrent de leur vie cette monstrueuse accusation. Nous savons qu'à Amiens des exécutions eurent lieu ; mais les lettres de non préjudice (1) données à cette occasion à la commune par Pierre-Remont de Rapestain , bailli royal , pour les supplices qu'il avait fait faire des coupables à la Fosse-Ferneuse , étant les mettes de la Banlieue de la Ville d'Amiens en le Justice et Seigneurie d'icelles , ne parle que de ladres et non de juifs. Si les lépreux seuls ont été frappés, c'est donc qu'à cette époque, comme plus tard, il n'y avait pas de juifs à Amiens.

    Les seuls documents où, jusques ici, j'ai rencontré le mot de juif, sont les statuts synodaux édictés en 1454, par l'évêque d'Amiens, Jean Avantage, et relativement à l'un des cas d'absolution qui lui étaient spécialement réservés par les canons. Mais la recommandation qu'il adresse à ce sujet aux ecclésiastiques de son diocèse n'étant que la reproduction d'un point de discipline commun à toutes les églises de France, ne peut en rien infirmer mon opinion. Avant de terminer cette note, je vous ferai connaître, d'après le père Daire (Histoire civile, ecclésiastique et  littéraire de la ville de Corbie et du doyenné de Fouilloy , manuscrit donné à la bibliothèque communale d'Amiens , par M. de Cayrol} , qu'au village de Longueau, près Amiens , les juifs qui y passaient étaient, comme les animaux, soumis à un droit de travers fixé, pour un homme, à quatre deniers, pour une femme, à deux seulement; mais, si la juive était enceinte , elle devait alors payer six deniers’’. Certains comptes des impôts payés par les Juifs au roi dans les années 1298-1300 font penser qu’ils étaient établis en grand nombre dans le Vermandois, qui était alors une grande partie de la Picardie. On en dénombre ainsi à Roye, à La Fère, à Amiens, à Verneuil, à Mondidier, à Saint-Quentin, à Senlis et Pontoise.

Les revenus tirés des Juifs de France dans le domaine royal au XIIIème siècle étaient divisés en trois sortes : le Cens, les Amendes et les Sceaux. Les Cens étaient répartis entre les Juifs par un certain nombre de leurs coreligionnaires. Les Amendes étaient données pour des motifs que les comptes laissent ignorer. Quand aux Sceaux, ils étaient apposés sur les transactions entre Juifs et Chrétiens, et leur apposition donnait lieu à la perception d’un droit au profit du Trésor. Outre les Rouelles, il faut ajouter aussi les confiscations et les délits commis aux foires, les faux, les violences envers les agents de l’autorité royale et les paiements faits au roi de sommes dues aux Juifs et entachées d’usure. La perception de ces différents impôts exigeait une administration spéciale. Le roi dut choisir, dès cette époque, des notables Juifs qui furent chargés de la levée des impôts chez leur coreligionnaires : les Parnassim (Syndics) et les Gabbayim (Trésoriers). On peut dresser pour un certain nombre de bailliages, la liste des intermédiaires Juifs qui durent disparaître d’ailleurs vers 1301 car ils ne figurent plus dans les Comptes du Trésor pour cette année



COUCY-LE-CHATEAU (Aisne)



    De tous les savants Juifs et les tossaphistes, nous connaissons très bien les grands érudits de Coucy-le-Château. Il est incroyable que nous connaissions rien de la vie des Juifs de cette ville. Il n’est question nulle part des Juifs de Coucy, et cette localité n’est pas mentionnée dans la liste des chartes concernant les impôts payés par les Juifs à la fin du XIIIème siècle. Elle ne devait alors ne contenir qu’un petit nombre d’habitants Juifs mais ceux-ci ont donné de très grands savants. Les principaux sont :

Simson ben Simson de Coucy. Tossaphiste, il est souvent appelé : Sire de Coucy. C’était le fils de Simson, qui était lui-même cousin de Yedidya de Melun. Il descendait donc également de Joseph Tob Elem de Limoges. Il avait pour oncle le tossaphiste Juda de Corbeil et pour beau-frère Moïse Ben Jacob. Simson de Coucy eut pour Maître Isaac Ben Samuel de Dampierre.
 
Jacob de Coucy. Tossaphiste, il vivait du temps d’Isaac ben Abraham de Dampierre.

3° Moïse ben Jacob de Coucy. Tossaphiste, il était probablement le beau-frère de Simson ben Simson de Coucy. Par sa mère, il est le petit-fils de Hayyim ben Hananel Cohen. Il invoque très souvent dans son ‘’Semag’’, l’autorité de son Maître Juda Sir Léon de Paris. Moïse de Coucy fut l’un des quatre rabbins français qui prirent part en 1240, en qualité de représentants des Juifs et de défenseurs du Talmud contre les thèses de Nicolas Donin. Moïse de Coucy, auteur rabbinique de la première moitié du XIIIème siècle, défend de vendre trois maisons contiguëes à des chrétiens.     La Bibliothèque Nationale conserve encore deux exemplaires du ‘’Sefer Mizvot Gadol’’ (XIIIème siècle) de Moïse de Coucy.

David ben Abraham Hallaban ben Rabbi Yéhouda de Coucy. Ce brillant érudit aurait vécu dans la seconde moitié du XIIIème siècle et d’après certains manuscrits  serait l’auteur d’un ouvrage philosophico-cabbaliste: ‘’Sefer Massoreth Habrit’’ sur les attributs de Dieu. 

    A propos du ‘’Sefer Mitsvot Hagadol’’ de Moïse de Coucy, la Revue ‘’Kountrass’’ de Décembre2006 - Janvier 2007 n°117 précise :
"L'un des derniers ouvrages toranique publié au royaume de France est le Séfer Mitswoth hagadol [Grand Livre des Préceptes NDLR], connu sous l'acronyme de Smag et paru en 1240 sous la plume de Rabbi Moché de Coucy. Il y donne un tableau d'ensemble de la Halakha. Cette personnalité avait participé à la défense du Talmud aux côtés de Rabbi Ye'hiel de Paris. Quelques années plus tard, un résumé de cette oeuvre paraît sous le titre de Séfer haMitsoth haQatan (Smaq), rédigé par rabbi Yits'haq de Corbeil.
 

Les tossaphistes sont les élèves et commentateurs du Grand Rachi qui écrivit au 12ème siècle.

Les ajouts ou "Tossafotes"

Le terme de tossafotes signifie adjonctions. Ces tossafotes sont des commentaires et éclaircissements ajoutés entre le 12 ème et 14 ème siècle par les baâléï hattossafote ou tossafistes. Ces sages et savants étaient pour la plupart, membres des yéshivotes (écoles) de France comme l'indiquent

leurs noms (tossaphistes de Sens, Dampierre, Évreux, Rouen, Tours, Ramerupt, Coucy, Corbeil, Paris).

La méthode des tossafistes

La Michna est commentée par la Guémara, elle-même commentée par Rachi, lui-même commenté par les tossaphistes. La lecture et l'étude se font dans ce même ordre. Les tossaphistes ne commentent pas tout le texte qui est au centre de la page mais ils reprennent seulement certains points sur un passageparticulier. Leur commentaire est toujours ouvert par un ou deux mots en caractères gras, qui sont la reprise du texte central, début et fin du passage qu'ils veulent commenter. On nomme ces mots d'ouverture qui sont en caractères gras dibbour hammat'hil,(parole de commencement). Souvent, cette indication précise qu'ils vont à la fois exprimer leur point de vue sur le texte de la Michna ou de la Guémara, ou encore sur le commentaire de Rachi qui éclairait ce texte.Il est très fréquent de les voir contester la position de Rachi, qui était leur maître, voire proche parent pour certains. Il s'agit bien entendude ce que l'on appelle ma'hloqéte lé chém chamaïm(âpre discussion pour la gloire du Ciel et pour l'avancée dans la connaissance de la Torah, dans le plus grand respect envers autrui)

La méthode des tossaphistes consistait d'abord en une étude approfondie de l'enseignement du maître, puis en un prolongement qui était une tentative pour soulever un maximum de questions à partir de là, et aussi pour préciser toutes les différences que l'on pouvait mettre en évidence entre cet enseignement de Rachi et les commentaires des autres Rabbanim européens (Rabbi 'Hananel, Rav Yits'haq Alfassi...)et les différentes versions. Le but ultime est toujours de préciser la halakha.

Adaptation des articles du Rabbin Dufour (Modia.org) et du Dr Reiner (Université de Jérusalem


La Halaka (de l'arabe ???, une partie rasée) ou Upsherin (du yiddish ??????, une coupe) est une coupe de cheveux traditionnel juif qui se déroule le jour anniversaire des 3 ans de l’enfant. C'est le premier évènement traditionnel dans la vie d’un petit garçon juif.
Certains ont coutume d'attendre Lag Baomer afin de faire la cérémonie sur le Mont Meron près de la tombe de Rabbi Shimon bar Yohaï, d'autre, mettant l'accent sur l'âge de l'enfant, la feront sur la tombe de Samuel, de Shimon HaTzadik, au heder, chez le admour ou tout simplement à la maison.
Il est coutume de donner à un rabbin, le coupage de la première mèche.

Cette coutume est mentionnée pour la première fois dans le livre "Cha'ar HaKavanot" de rabbi 'Haïm Vital, le disciple du grand Kabbaliste du XVIe siècle, le Ari, Isaac Louria

Certaines traditions juives veulent que chaque membre de la famille coupe une mèche de cheveux à l’enfant, en commençant par le front (l’endroit où l’enfant placera dans un avenir proche, à ses 13 ans, les Tephilin ou phylactères).

La Torah compare l’homme à un arbre. En effet, nous avons, comme l’arbre, besoin pour vivre des 4 éléments naturels : le feu, la terre, l’eau, l’air. Le feu symbolise le soleil pour l’arbre qui en a besoin pour pousser tandis que le feu symbolise, pour l’homme, la vie sociale (cf. le foyer familial). La terre symbolise la base, la racine, le fondement, bref, la valeur sûre. L’eau et l’air sont vitaux pour l’homme et pour l’arbre.

L’arbre ne peut être cultivé pendant les trois premières années de son existence, ses fruits sont Orla soit interdits. Le raisonnement s’applique donc aux fruits de l’homme. Qu’est-ce qui pousse sur un homme et que l’on coupe ? Ce sont les cheveux.